Alcool au volant : quel taux pour quelle sanction ?

Malgré des campagnes de prévention pertinentes, l’alcool au volant reste une infraction trop répandue. Pourtant les conséquences peuvent être dramatiques. Et les sanctions sont lourdes.

L’alcool au volant constitue un fléau pour la sécurité routière. A cet égard, il convient de rappeler ici quelques chiffres parlants :

  • L’alcool est responsable de 30% de la mortalité routière
  • 2/3 des accidents mortels impliquent l’alcool les nuits des week-ends et jours fériés
  • Plus d’1/3 des conducteurs impliqués dans un accident mortel avec alcoolémie positive ont un taux supérieur à 2g/l
  • Le mélange alcool / cannabis multiplie le risque d’accident mortel par 14 pour la conduite d’une voiture

Constat désolant, alors que depuis le temps, le fameux slogan devrait être  archi-connu: BOIRE OU CONDUIRE IL FAUT CHOISIR!

Mais au-delà des conséquences évidentes en termes de sécurité, les sanctions de l’alcool au volant sont lourdes.

Pour votre vie personnelle d’abord. Mais ensuite, et surtout, pour votre vie professionnelle. Je reçois régulièrement à mon cabinet au Havre des clients qui perdent leur boulot après une « simple » conduite en état alcoolique…

Pour aller plus loin, consultez les articles de la rubrique « Permis de conduire et contrat de travail« .

Un rappel des taux et des sanctions s’impose.

Sommaire :

  1. Alcool au volant: taux inférieur à 0,5g/l (soit inférieur à 0,25mg/l d’air expiré)
  2. Alcool au volant: taux compris entre 0,5g/l et 0,8g/l (soit entre 0,25mg/l et 0,40mg/l d’air expiré)
  3. Alcool au volant: taux supérieur ou égal à 0,8g/l (soit supérieur ou égal à 0,40mg/l d’air expiré)
  4. Jeune conducteur et conducteur de véhicule de transport en commun: un taux abaissé

1. Alcool au volant : taux inférieur à 0,5g/l (soit inférieur à 0,25mg/l d’air expiré)

Un conducteur avec un taux inférieur à 0,5g/l de sang ne commet pas d’infraction (sauf jeune permis ou conducteur d’un véhicule de transport en commun – cf infra).

En cas de contrôle par les forces de l’ordre il repart donc sans être inquiété.

2. Alcool au volant : taux compris entre 0,5g/l et 0,8g/l (soit entre 0,25mg/l et 0,4mg/l d’air expiré)

Un conducteur qui a un taux supérieur ou égal à 0,5g/l et qui ne dépasse pas 0,79g/l commet une contravention de 4ème classe.

Dans ce cas, le code de la route prévoit les sanctions suivantes (articles R.234-1 et suivants du code de la route) :

  • 6 points en moins sur le permis de conduire (voir l’article « Quand a lieu la perte des points?« )
  • amende forfaitaire de 135€ (minorée à 90€), pouvant aller jusqu’à 750€ devant le tribunal de police
    • suspension judiciaire du permis de conduire jusqu’à 3 ans. Le code de la route prévoit la possibilité de limiter cette suspension à la conduite en dehors de l’activité professionnelle (« permis blanc »)
  • interdiction jusqu’à 3 ans de conduire un véhicule sans éthylotest anti-démarrage (EAD)

3. Alcool au volant : taux supérieur ou égal à 0,8g/l (soit supérieur ou égal à 0,40mg/l d’air expiré)

Un conducteur qui a un taux supérieur ou égal à 0,8g/l commet un délit.

Et le code de la route prévoit des sanctions plus lourdes que pour la contravention (articles L.234-1 et suivants du code de la route).

De surcroît, deux types de sanctions vont se cumuler :

Des sanctions administratives (articles L.224-1 et suivants du code de la route)

  • immobilisation immédiate et possible mise en fourrière du véhicule
  • rétention immédiate du permis de conduire pendant 120h (contre 72h auparavant) par les forces de l’ordre. Vous récupérez votre permis au bout des 120h sauf si le Préfet décide d’une suspension de votre permis (cas le plus fréquent). Pour aller plus loin, lire mon article « Rétention de permis : pour quelles infractions ?« 
  • suspension administrative du permis de conduire d’une durée pouvant aller jusqu’à 1 an. Désormais le Préfet peut proposer la pose d’un EAD en guise d’alternative à la suspension administrative du permis de conduire.
  • 6 points en moins sur le permis de conduire une fois que la décision judiciaire est définitive

Lire aussi mon article :

Des sanctions judiciaires (article L.234-1 et suivants du code de la route)

  • amende de 4 500€ (9 000€ en cas de récidive)
  • stage de sensibilisation à la sécurité routière. Mais attention, dans ce cas, le stage n’ouvre pas droit à récupération de points.
  • suspension judiciaire du permis jusqu’à 3 ans. La suspension judiciaire en cas de taux délictuel ne peut pas être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle (« permis blanc » impossible)
  • annulation du permis de conduire. Cette annulation du permis est de plein droit en cas de récidive. Le juge ne peut pas y déroger. Il doit alors fixer la durée pendant laquelle vous devez rouler avec un éthylotest anti-démarrage à compter du moment où vous obtenez votre nouveau permisde conduire.
  • emprisonnement allant jusqu’à 2 ans (4 ans en cas de récidive)
  • interdiction de conduire certains véhicules (même des voitures sans permis) pour une durée allant jusqu’à 5 ans
  • obligation de conduire un véhicule muni d’un EAD
  • confiscation du véhicule. Mesure obligatoire en cas de récidive (sauf décision spécialement motivée de la juridiction).

Bon à savoir : les sanctions sont les mêmes pour celui qui conduit en état d’ivresse manifeste et dont le taux d’alcool ne peut être mesuré.

Et pour tout savoir sur ce que vous risquez à refuser de souffler, allez lire mon article « Et si je refuse de souffler?« 

Attention! Les peines sont aggravées lorsque l’alcool au volant est associé à la prise de stupéfiants ou que vous causez un accident entraînant des blessures involontaires voire un homicide involontaire.

Pour aller plus loin, lire mes articles : 

4. Jeune conducteur et conducteur de véhicule de transport en commun : un taux abaissé

Un conducteur « normal » commet une contravention à partir d’un taux au moins égal à 0,5g/l.

Mais pour un conducteur titulaire d’un permis probatoire ou un conducteur de véhicule de transport en commun, ce taux est abaissé.

Il est en effet de 0,20g/l, soit 0,10mg/l d’air (article R.234-1 du code de la route).

Lire aussi mon article « Alcool et permis probatoire … attention à la gueule de bois !« 

 


 

Retrouvez aussi mes pages spécifiques :

 


 

Retrouvez ci-dessous quelques-uns des résultats (parmi tant d’autres !) obtenus par Maître Etienne LEJEUNE :

2 commentaires

  1. Bonjour Maître,
    Sur l’alinéa 2 vous mentionnez 1 retrait de permis;c’est si l’amende n’est pas régler?
    En février 2022 Mon fils a été contrôlé avec 1 taux retenu de 0.38mg/l d’air expiré.Le gendarme lui a stipulé qu’il recevrait 1 amende de 135euros avec 6 points en moins.Il n’a rien signé.
    Pendant 11 mois il n’a reçu aucune lettre ni simple ni avec Accusé de Réception avec signature et aucune amende notifiée sur amendes .gouv.fr.En Janvier 2023 (11mois après)nous avons reçu 1 AR mentionnant 1 ordonnance pénale qui le condamner à 300 euros d’amende contraventionnelle et 4 mois de suspension permis suivant l’article 131-16 1°.
    Nous sommes très étonné par cette décision au vu des dires de l’officier lors du contrôle.On n’a jamais été informer qu’1 ordonnance pénale était en cours..Nous nous sommes déplacés sur plusieurs gendarmeries et sur le tribunal pour avoir des explications et les personnes que nous avons rencontrées étaient elle même étonnées de la sanction. son casier est vierge et il n’a jamais eu de contrôle.Nous avons fait opposition et il doit se présenter à 1 audience. Il ne réfute pas les faits mais cela va être compliquer car il travaille de nuit.A voir .Merci pour votre aide si vous pouvez m’éclairer.Cordialement

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